Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de nouveaux métiers dans le secteur de la pharmacie. Avec le développement des technologies numériques et de l’informatique, l’industrie pharmaceutique recrute désormais des profils insolites comme data analyst ou expert en bio-informatique.

En pharmacie, des métiers qui n’existaient pas, il y a quelques années

Les métiers de la pharmacie ne cessent de se diversifier ces dernières années, en raison notamment de l’émergence du numérique et des big data. L’industrie du médicament ne se limite plus exclusivement au domaine médical, mais, en plus de celui-ci évidemment, elle s’ouvre à des profils nouveaux issus de la bio-informatique, la cybersécurité ou la chimie verte, une discipline respectueuse de l’environnement. Ceux qui poursuivent des études à l’étranger en pharmacologie savent qu’il existe une grande diversité de cursus en ce domaine, depuis les biotechnologies jusqu’au parcours Assurance qualité microbiologique des produits de santé, les possibilités de spécialisation sont nombreuses. En outre, le développement rapide de l’e-santé, avec notamment les consultations à distance, vient entériner cette évolution du secteur pharmaceutique. En effet, l’informatique donne la possibilité désormais d’assurer un suivi électronique des patients, d’où la nécessité de nouvelles compétences qui doivent émerger. En France, on estime que ce sont 10 000 postes par an qui sont à pourvoir sur le marché du travail pour un panel de plus de 150 métiers différents. Tour d’horizon de quelques-uns d’entre eux. 

Biostatisticien 

Le biostatisticien est un profil doté d’une double compétence puisqu’il possède des connaissances aussi bien dans le champ des statistiques et des mathématiques que dans celui des sciences de la santé. Sa mission principale est d’établir des méthodologies biostatistiques rigoureuses afin de réaliser des études cliniques, des protocoles, ou encore des études épidémiologiques. Il doit ensuite pouvoir analyser, déchiffrer et interpréter ces analyses statistiques afin d’en faire ressortir les informations les plus utiles et les plus pertinentes d’un point de vue scientifique. Il doit pour cela assurer la gestion des bases de données, proposer des plans de développement et savoir collaborer avec les différents intervenants d’une étude. Le biostatisticien doit également faire preuve d’initiative de sorte à être une force de proposition en matière d’études statistiques. Pour toutes ces tâches, il doit absolument savoir manipuler les logiciels statistiques. Le Biostatisticien peut travailler dans différents types de structures publiques ou privées : laboratoires privés, Instituts de recherche publics, entreprises des secteurs de la santé, du secteur pharmaceutique et de la bio-informatique, agences de consulting, associations hospitalières.

Data analyst

Preuve s’il en faut que l’industrie pharmaceutique connaît une forte transformation digitale, ce sont les besoins croissant de ce secteur pour des profils de data analyst. Ce spécialiste de la gestion de données en grande quantité, les big data, doit savoir maîtriser les outils statistiques et les informations nécessaires à la mise en place d’une base de données. Pour cela, il sait gérer parfaitement les différentes technologies spécifiques au big data. Parmi ses missions : trouver des sources de données pertinentes, extraire les données du système source, savoir optimiser la segmentation client au travers de données de consommation, modéliser et assurer les mises à jour régulières de la base de données, contrôler la qualité des données. Les laboratoires pharmaceutiques ont particulièrement besoin de ce type de profils pour leurs études cliniques et pré-cliniques. Oui, il faut le savoir : le métier de data analyst ne se cantonne plus au simple e-commerce ou aux  entreprises de services du numérique, les ESN. Côté compétences, la maîtrise du langage informatique est donc un préalable indispensable pour exercer ce métier. De plus, des mises à jour régulières sont nécessaires pour parfaire ses compétences technologiques en ce domaine. 

Pharmacien attaché de recherche clinique

Le pharmacien attaché de recherche clinique, appelé encore chargé de recherche clinique, organise et suit les études cliniques pré et post AMM (autorisation de mise sur le marché). Pour ce faire, il sélectionne les sites investigateurs et se charge de leur formation. Pour le bon déroulement des protocoles, il vérifie l’approvisionnement en médicaments expérimentaux, établit, suit et évalue l’application des bonnes pratiques cliniques. Il est en charge de la planification du suivi des patients et de la vérification du respect du calendrier. Parallèlement, il garantit le respect des données recueillies, de la réglementation et du protocole. Il doit notamment opérer à la vérification des échantillons biologiques, de leur stockage ou de leur acheminement Enfin, il doit assurer la gestion, la traçabilité et l’archivage de l’ensemble de la documentation de l’essai.  Il exerce essentiellement dans l’industrie pharmaceutique, les établissements de santé et les centres d’essais cliniques. Parmi les compétences requises, il faut connaître le milieu hospitalier ainsi que le vocabulaire médical, être à l’aise avec les outils digitaux (communication, applications, objets connectés) et savoir garantir la conformité, la qualité et la gestion des données. 

Pharmacien biologiste

Le pharmacien biologiste, appelé encore biologiste médical, est un professionnel de santé chargé spécifiquement de la réalisation d’actes et d’examens de biologie médicale. Pour cela, il effectue des prélèvements d’échantillons biologiques. Puis, il vérifie la juste prescription et la pertinence des examens qui concourent à la prévention, au dépistage, au diagnostic des maladies. Enfin, il valide et interprète les résultats des examens de biologie médicale contextuellement en tenant compte des informations cliniques et thérapeutiques et des antécédents du patient.

Ainsi, on peut dire qu’il joue un rôle majeur dans la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Parallèlement, le pharmacien biologiste participe à la permanence des soins et les urgences biologiques, de même qu’il participe aux actions de santé publique, de prévention et de dépistage. Au niveau de la Recherche et Développement (R&D), il contribue au développement de la recherche médicale et aux publications scientifiques d’intérêt biologique. Pour assurer ces différentes fonctions, le biologiste médical doit entretenir et perfectionner ses connaissances et pratiques professionnelles tout au long de sa carrière. Les compétences à acquérir pour exercer ce métier sont transversales puisqu’elles touchent à plusieurs champs de connaissance : épidémiologie, génétique, biologie médicale, physiopathologie, approche clinique, informatique.

Pharmacien hospitalier

Le pharmacien hospitalier est responsable de la délivrance et de l’approvisionnement des médicaments et des fournitures utilisés à l’hôpital. C’est lui qui a en charge la gestion du stock de médicaments et des dispositifs médicaux. Il contribue de la sorte à la sécurisation du circuit du médicament. Il participe pleinement à la pharmacovigilance et à la vigilance sanitaire de l’établissement de santé où il exerce. Une des missions cruciales dans le travail du pharmacien hospitalier est de déterminer quelle forme de médicament convient le mieux à chaque patient. Chaque décision doit être prise à temps et de manière efficace. Elle nécessite une contribution importante des médecins, des infirmières et des autres professionnels de la santé. Le pharmacien hospitalier peut exercer diverses tâches pendant son travail : préparation des médicaments radiopharmaceutiques, importation de médicaments expérimentaux, stérilisation des dispositifs médicaux, vente de médicaments au public. Son activité comprend également la collaboration avec d’autres membres du personnel médical pour fournir des traitements et des conseils aux patients, enregistrer les antécédents des patients relatifs à l’usage médical, et assurer bien sûr le stockage sûr et sécurisé de tous les médicaments de l’hôpital.