Avec l’avènement du numérique et le développement des processus d’automatisation que permet l’intelligence artificielle, le marché de l’emploi est en pleine évolution. Quels métiers exerceront les jeunes en 2030 ? Décryptage.

Une révolution technologique sur le marché du travail

Les révolutions dans le domaine numérique transforment en profondeur le marché du travail. Les systèmes automatisés se généralisent dans nos entreprises. Les progrès en robotique permettent la conception de systèmes intelligents innovants comme les capteurs embarqués dans les véhicules. L’intelligence artificielle et la simulation numérique ont donné lieu à des avancées technologiques considérables, notamment en matière d’ingénierie de la santé.

Conséquence de tous ces phénomènes accumulés : l’automatisation risque de provoquer le déclin des compétences physiques au profit des compétences technologiques et des soft skills, les compétences comportementales transverses et applicables à plusieurs secteurs d’activité. Ainsi, les compétences manuelles seront de moins en moins demandées dans les prochaines années au profit des compétences cognitives et des savoir-faire technologiques.

Ainsi, l’apparition récente de ChatGPT, cet agent conversationnel capable d’échanger avec un internaute sous forme de messages, est une démonstration flagrante que l’intelligence artificielle peut être utilisée par chacun pour son quotidien. Rédaction de contenus, chatbots, assistance directe ou encore automatisation des tâches, l’intelligence artificielle est aujourd’hui un élément croissant du monde du travail. Cela ne risque d’ailleurs pas de s’arrêter, puisqu’on peut s’attendre à une omniprésence de l’intelligence artificielle en 2030. Selon The World Economic Forum, huit soft skills seront privilégiées dans le monde du travail en 2030 :

  • La résilience et la flexibilité
  • Les capacités de réflexion et de raisonnement analytique
  • L’esprit critique
  • La résolution de problèmes complexes
  • La créativité et la prise d’initiative
  • Le raisonnement et la conceptualisation
  • L’apprentissage continu
  • Le leadership

 

Les nouvelles compétences sur le marché du travail

L’institut Top Formation  estime que d’ici 2030 3 métiers sur 5 verront au moins 30% de leurs activités automatisées. Cette automatisation entraîne aussi une durée de vie des compétences beaucoup plus courte qu’auparavant. En effet, si une compétence avait une durée de vie de 40 ans en 1970, elle n’est plus que de 1 ou 2 ans actuellement. En effet, toute tâche réalisée par un humain de façon répétitive peut être automatisée et faite par un robot. Elle perd donc de son utilité et devient obsolète. Ainsi, les métiers suivants seraient amenés à disparaître : les employés de banque d’ici 2038, les comptables d’ici 2041, les caissiers en 2050, les secrétaires en 2053, les ouvriers peu qualifiés de la manutention d’ici 2071.

A l’inverse, certains métiers devraient continuer à se développer et employer encore plus de personnes : les cadres du bâtiments et des travaux publics (+30% d’employés d’ici 2050), les ingénieurs informatique (+26%), les aides à domicile et services à la personne (+18%), les infirmiers et sages-femmes (+18%), les ouvriers qualifiés de la manutention (+16%). Les compétences clés à développer en priorité : selon le rapport du Forum Économique Mondial, 42% des compétences de base requises pour exercer un travail changeront au cours des prochaines années.

Parmi les compétences qui gagnent du terrain, on trouve la pensée analytique, l’apprentissage actif et les compétences technologiques, c’est-à-dire la capacité à concevoir et à programmer de nouvelles technologies informatiques. Concernant compétence de la pensée analytique, elle consiste à mener des analyses de cause à effet sur des informations commerciales, opérationnelles, scientifiques, technologiques ou autres, d’une manière systématique et méthodique (étape par étape).

Cela signifie cerner les questions clés, tester les hypothèses, diagnostiquer les problèmes et repérer les possibilités, faire de bonnes déductions à partir des informations disponibles et tirer des conclusions logiques. Par ailleurs, la maîtrise des nouvelles technologies ne représente qu’une fraction des compétences nécessaires en 2022, l’autre partie s’intéressant davantage à des soft skills comme la créativité, l’originalité et l’initiative, la pensée critique, la persuasion et le leadership. Autant de compétences dont la valeur va augmenter, au même titre que l’intelligence émotionnelle et l’initiative.

Le coworking, un concept nouveau pour un espace de travail innovant

Les modes de travail évoluent, y compris dans leur structure et leur architecture. Parmi les nouveautés : le coworking. Créé aux Etats-Unis, le concept consiste à proposer un grand espace où plusieurs entrepreneurs sont réunis ensemble et travaillent en un même lieu. Le coworking est en plein développement, il s’agit d’un nouveau mode d’organisation du travail basé sur un espace de travail partagé mis en place dans le but de favoriser les échanges et les synergies entre les entrepreneurs qui y sont présents. On y retrouve beaucoup d’entrepreneurs du web et de prestataires de services.

Il s’agit d’une alternative intéressante à la solitude et l’isolement que procure le développement d’une activité chez soi ou à la prise de locaux classique qui requiert un budget plus important. Cette nouvelle organisation du travail est notamment en phase avec les valeurs des jeunes entrepreneurs qui apprécient ce type d’environnement. Les avantages du coworking ? Ce mode de travail permet tout d’abord de rompre l’isolement, le concept est notamment très intéressant pour les porteurs de projet et les entrepreneurs travaillant seuls et de chez eux.

Lorsque l’espace de coworking est utilisé par des professionnels du même secteur d’activité, les échanges entre les membres permettront de s’enrichir mutuellement, de créer des synergies, des groupes de travail, des associations de compétences… L’esprit de groupe contribue au renforcement de la motivation et de la productivité. Opter pour le coworking permet également de travailler en dehors de chez soi tout en ayant pas à supporter le coût d’une location de bureau classique. De plus, le fonctionnement du coworking est très flexible : il est possible de réserver un espace pour une journée comme pour une année.