En France, l’école de commerce ISC Paris a publié une enquête sur le bonheur au travail. Qu’est-ce que la réussite professionnelle ? Faut-il tout sacrifier à son travail ? Qu’attendent les jeunes de leur formation ? Autant de questions qui permettent de nous éclairer sur l’état d’esprit des jeunes d’aujourd’hui.

Le bonheur au travail vu par les jeunes de 18-24 ans 

Beaucoup de jeunes Marocains poursuivent leurs études en France et pensent déjà à leur insertion professionnelle. Peut-être seront-ils alors intéressés pat l’enquête que vient de publier l’école de commerce ISC Paris sur « Le bonheur au travail vu par les jeunes de 18-24 ans », en collaboration avec l’Institut d’études BVA. Pour établir cette enquête, de l’ISC Paris et l’institut BVA ont analysé les réponses d’un échantillon représentatif de 1102 jeunes, dont 557 étudiants au niveau national. Les jeunes sont-ils heureux au travail ? Comment avoir un bon équilibre de vie privée et professionnelle ?

Selon quels critères mesurer la réussite professionnelle ? Qu’attendent les jeunes de leur formation en termes de compétences (soft skills, hard skills, mad skills) ? En effet, pour les jeunes interrogés, l’enseignement et l’expérience professionnelle sont deux processus complémentaires dont la bonne combinaison leur permettra d’évoluer pleinement dans la vie active et de s’y épanouir. D’une façon générale et selon les résultats de l’enquête, les jeunes accordent ainsi de plus en plus d’importance à la qualité de vie au travail et dans leur vie personnelle. Voyons de plus près les résultats de l’enquête. Ils en disent long sur l’évolution de l’état d’esprit des jeunes. 

Tout d’abord, concernant les enseignements au sein de leur Business School, 33% des étudiants souhaitent que leur formation leur apporte des compétences nécessaires à leur insertion professionnelle et 33% des étudiants souhaitent obtenir des immersions professionnelles tout au long de leur cursus, en réalisant des stages ou en choisissant un parcours d’apprentissage en alternance. L’expérience étudiante est également un véritable facteur de satisfaction et un atout pour les établissements. 23% des étudiants souhaitent obtenir une expérience étudiante humainement riche et diversifiée. Cela passe notamment par l’intégration à des associations.

La reconnaissance du diplôme est également un facteur important, car il certifie l’acquisition de savoirs et de compétences dans un secteur d’activité. 27% des jeunes souhaitent que leur formation leur permette d’obtenir un diplôme reconnu auprès des employeurs sur le marché du travail. En outre, 52% des jeunes interrogés pour cette enquête  estiment également qu’aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de faire de longues études pour réussir. Ce résultat vient confirmer l’émergence et le franc succès des formations courtes comme les Bachelors au sein des établissements d’enseignement supérieur. La durée de ces cursus est en moyenne de trois ans. De façon corrélative, les longues études en recherche & Développement attirent peu : seulement 8% des jeunes et étudiants souhaitent recevoir des enseignements à la pointe de la Recherche.

À la recherche d’un équilibre entre vies personnelle et professionnelle

Les jeunes de 18-24 ans souhaitent obtenir une carrière professionnelle qui leur permettra d’avoir un équilibre avec leur vie personnelle. 45% des personnes interrogées ne sont pas prêtes à tout sacrifier à leur travail, car leur bonheur et leur bien-être priment avant tout. 42% des jeunes et 44% des étudiants estiment qu’être épanoui au quotidien dans leur travail est le 1er critère de réussite professionnelle. Ce facteur d’épanouissement au travail est le premier indicateur clé de la réussite professionnelle. La rémunération vient dans un second temps avec 33% des jeunes qui la perçoivent comme un premier indicateur de réussite. Concernant les grands enjeux de société, seulement 11% des jeunes affirment avoir l’ambition d’être utile, 10% souhaitent être en phase avec leurs valeurs et 7% veulent contribuer à améliorer le monde dans lequel nous vivons. Le rapport des jeunes au travail semble avoir évolué au XXIème siècle. Ils n’ont pas la même attache à l’emploi que leurs aînés et la crise sanitaire du covid-19 semble avoir accéléré cette mutation. Selon l’enquête, 44% des jeunes veulent obtenir du changement après leur première expérience professionnelle. 14% d’entre eux souhaitent créer une entreprise ou, à tout le moins, se mettre à leur compte, 11% souhaitent changer de cadre de vie et d’environnement,  8% pensent à changer de métier ou de secteur. Signe des temps et grande différence avec la génération précédente : seulement 31% des jeunes souhaitent continuer le même métier tout au long de leur carrière. La sécurité de l’emploi semble tout de même primer. En effet, 63% d’entre eux estiment qu’obtenir ou conserver un CDI reste un objectif prioritaire. Quels sont les facteurs qui influent le plus sur le bien-être au travail selon les jeunes de 18-24 ans ? 45% des jeunes en général et 52% des étudiants estiment que le bien-être au travail passe avant tout par l’obtention d’un équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Par ailleurs, 51% des jeunes estiment qu’une entreprise doit favoriser la flexibilité des horaires de ses salariés et 42% estiment que l’employeur doit tenir compte de leurs aspirations. 29% des jeunes pensent que l’entreprise doit favoriser leur autonomie et leurs initiatives. Ces facteurs permettront alors aux jeunes d’être plus productif et de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Les autres facteurs de bien-être au travail pour les jeunes de 18-24 ans sont le soutien et l’écoute de l’équipe (33%), l’entente avec les collaborateurs (31%) et le salaire (28%). Seulement 14% d’entre eux perçoivent les valeurs de l’entreprise et l’utilité de leur travail pour la société comme des facteurs de bien-être. 35% des jeunes privilégient un emploi au sein des petites structures ou la création de leur propre entreprise pour avoir le job à leur convenance. Travailler dans la fonction publique (14%) ou au sein des grandes entreprises françaises (11%) reste des objectifs minoritaires à leurs yeux. Selon les jeunes de 18-24 ans, 3 critères restent indispensables pour exercer l’emploi idéal : le salaire proposé (42%), l’ambiance au travail (31%) et les opportunités d’évolution professionnelle (19%). Quoi qu’il en soit, avec les nouvelles technologies numériques, le monde du travail est appelé à continuer à se transformer comme il a déjà commencé à le faire …