Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent poursuivre des études à l’étranger : la Convention sur la reconnaissance des diplômes à l’international, relatives à l’enseignement supérieur est officiellement entrée en vigueur ce mois de mars 2023. Explications.
La mobilité internationale des étudiants, un enjeu majeur des années à venir
Aujourd’hui, sur les 235 millions d’étudiants à travers le monde, 6 millions poursuivent des études à l’étranger, contre 2 millions en 2000. Plus de la moitié de ces 6 millions étudient en dehors de leur région d’origine, un chiffre qui devrait doubler au cours de la prochaine décennie. Pour accompagner cette mobilité étudiante internationale, depuis le 5 mars, la Convention sur la reconnaissance des diplômes à l’international, relatives à l’enseignement supérieur est officiellement entrée en vigueur à l’ONU. Elle a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO. Ainsi, le premier traité mondial sur l’enseignement supérieur est devenu réalité ; il devrait révolutionner la façon dont nous envisageons l’accès à l’enseignement supérieur et la mobilité internationale. Le traité devient le premier instrument juridique de l’organisation sur l’enseignement supérieur, favorisant la mobilité internationale, la coopération internationale entre les universités et l’assurance qualité.
Cette convention établit des principes universels pour une reconnaissance équitable, transparente et non discriminatoire des qualifications de l’enseignement supérieur et des qualifications donnant accès à l’enseignement supérieur et offrant des possibilités d’études et d’emploi. Ce texte a pour objectif de « promouvoir, par la reconnaissance des qualifications, un accès inclusif et équitable à un enseignement supérieur de qualité et de soutenir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous, y compris les réfugiés et les personnes déplacées », souligne un communiqué des Nations-Unies.
Comportant des dispositions sur les modes d’apprentissage non traditionnels, la Convention mondiale facilite également la reconnaissance des qualifications, des acquis et des périodes d’études réalisées à distance. Qu’est-ce que cela signifie pour les étudiants, les enseignants et les établissements d’enseignement supérieur du monde entier ? La Convention fournit aussi une structure robuste pour renforcer la mobilité étudiante et la coopération interuniversitaire, lesquelles profiteront à des millions d’étudiants et de diplômés du supérieur dans le monde.
Pour parvenir à réaliser cet objectif de mobilité, les pays doivent prendre des mesures afin de se conformer aux principes et aux obligations de la Convention, notamment en créant un Centre d’information national chargé de fournir des renseignements précis et à jour sur leur système d’enseignement supérieur. Selon la Convention mondiale, en cas de non-reconnaissance d’un diplôme étranger, les autorités compétentes en la matière portent la charge de la preuve et le postulant a le droit de faire appel de la décision prise à cet égard. Mieux encore ? L’entrée en vigueur de la Convention mondiale n’est que le commencement.
En appliquant à la mobilité interrégionale les principes de l’UNESCO relatifs à l’enseignement supérieur, la Convention mondiale développe la reconnaissance internationale et profitera aux étudiants qui cherchent à étudier en dehors de leur région d’origine. Cela permettra d’uniformiser les règles du jeu et d’élargir l’accès à un enseignement supérieur de qualité. Cet instrument accorde également une attention particulière aux réfugiés, qui ne disposent souvent pas des documents nécessaires pour attester de leurs diplômes du supérieur.
L’entrée en vigueur de la Convention mondiale représente un tournant pour l’enseignement supérieur dans le monde. Il s’agit d’un outil précieux pour bâtir un avenir plus équitable, plus accessible et plus durable pour tous, avec un enseignement de qualité assuré pour le plus grand nombre. C’est un appel à l’action adressée aux enseignants, aux décideurs politiques et aux étudiants, qui doivent s’unir pour construire un monde où chacun peut apprendre, s’épanouir et s’accomplir. C’est en novembre 2019, à la 40ème session de la Conférence générale de l’Unesco, que cette convention a été adoptée. Mais, ce n’est que trois ans plus tard, en décembre dernier, qu’elle a atteint le quorum requis d’États ayant ratifié pour son entrée en vigueur. Au total, 21 pays ont ratifié la convention.
Selon des infos émanant du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le Maroc est en bonne voie pour devenir le 22ème pays à ratifier cette convention mondiale puisque l’examen de la convergence des dispositions de ce traité avec le cadre juridique et réglementaire national est à un stade avancé. À noter que le Maroc est déjà signataire, depuis février 2022, de la convention sur les études, certificats, diplômes et grades de l’Enseignement supérieur dans les États arabes. Cette Convention qui s’inscrit dans le cadre des conventions régionales de l’Unesco, fait d’ailleurs partie intégrante de la Convention sur la reconnaissance des diplômes à l international , relatives à l’enseignement supérieur.