Que vous poursuiviez des études à l’étranger ou au Maroc, vous ne pouvez qu’être concerné par le tout dernier Rapport Planète Vivante 2022 de WWF, le Fonds Mondial pour la Nature. Le constat sur la perte de biodiversité. Explications. 

La biodiversité dans le monde est dans un état critique 

Un mot d’abord de l’ONG WWF, World Wide Fund for Nature ou Fonds Mondial pour la Nature Sauvage. Il s’agit d’une Organisation non gouvernementale indépendante de protection de l’environnement à travers le monde. Reconnue Fondation d’utilité publique, elle est très active dans les domaines de l’écologie et du développement durable. Elle possède un réseau actif dans plus de 100 pays, dont la France et le Maroc, avec le soutien de près de 6 millions de membres et 35 millions de sympathisants. Le WWF œuvre pour ralentir autant qu’il se peut la dégradation des écosystèmes naturels de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique mondiale, en assurant une utilisation soutenable des ressources naturelles renouvelables, et en prônant la réduction de la pollution et du gaspillage.

Le WWF a vocation à influencer toute décision publique intervenant dans sa sphère de compétences. Sans prise de position partisane, sinon celle de défendre une planète vivante, WWF fait entendre sa voix tant au sein du débat national, qu’européen et international. Côté grand public, le WWF se donne aussi pour mission de sensibiliser à l’importance d’une planète saine pour la nature et les Hommes. Pour ce faire, l’organisation accompagne et encourage l’évolution des citoyens du monde vers des modes de vie plus durables.

Notamment grâce aux différents points de contacts établis, qu’ils soient virtuels (via les réseaux sociaux, les médias en ligne, notre site) ou tangibles (via les actions de bénévolat, de mobilisation, courriers). WWF vient de publier son Rapport Planète Vivante 2022 sur la perte de biodiversité à travers le monde. Il est particulièrement alarmant. Zoom. 

Chute de 69% des populations de vertébrés entre 1970 et 2018

Venons-en au contenu du rapport. Publication phare du WWF, publiée tous les deux ans depuis 1998, le Rapport Planète Vivante est une étude complète des tendances de la biodiversité mondiale et de la santé de la planète. Dans son rapport, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, calculé avec la Société zoologique de Londres (ZSL), à partir de données scientifiques collectées sur 32 000 populations de plus de 5 230 espèces de vertébrés. Ce document constitue l’analyse la plus complète de l’état de la nature dans le monde. Cette édition a été rédigée par 89 auteurs du monde entier qui ont eux-mêmes puisé dans diverses sources. Les conclusions sont alarmantes : entre 1970 et 2018, le déclin moyen des populations de vertébrés est de 69%. Ce chiffre était de 68% en 2020 et de 60% en 2018. Gorilles des plaines, poissons, oiseaux, tortues, luth, dugong, requins, coraux, rainettes…

Bref, les icônes de la biodiversité aussi précieuses qu’indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes diminuent à un rythme alarmant. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a une double urgence mondiale. L’humanité est aujourd’hui confrontée à deux urgences provoquées par l’homme et intrinsèquement liées, celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité. Toutes deux menacent le bien-être des générations actuelles et futures.

Notre avenir dépend étroitement de l’état de la biodiversité et d’un climat stable. Il est donc essentiel que nous comprenions le lien entre le déclin de la nature et le changement climatique. Nous vivons une crise du climat et une crise de la biodiversité. Elles ne sont pas distinctes l’une de l’autre, mais constituent les deux faces d’une même pièce. Un million de plantes et d’animaux sont menacés d’extinction. On compte 1 à 2,5 % d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de reptiles et de poissons déjà disparus ; l’abondance des populations et la diversité génétique ont diminué ; et les espèces perdent leurs habitats tributaires d’un climat favorable. Concernant le réchauffement climatique, La Terre s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’époque préindustrielle (1100-1700).

À moins de limiter le réchauffement à moins de 2 °C, et de préférence à 1,5 °C, il est probable qu’il devienne la principale cause de perte de biodiversité et de dégradation des services écosystémiques au cours des prochaines décennies. C’est l’une des conclusions principales du rapport : si nous ne limitons pas le réchauffement à 1,5 °C, le changement climatique deviendra sûrement la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies. A titre d’exemple, environ 50 % des coraux d’eau chaude ont déjà disparu pour diverses raisons. Un réchauffement de 1,5 °C entraînera une perte de 70 à 90 % des coraux d’eau chaude et un réchauffement de 2 °C entraînera une perte de plus de 99 %. Pour consulter le rapport dans son ensemble, cliquez ici

Les conclusions du rapport Planète Vivante 

  • L’Indice Planète Vivante sert d’alerte précoce en suivant les tendances de l’abondance des mammifères, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des amphibiens dans le monde.
  • L’Indice Planète Vivante 2022 mondial indique une chute de 69 % en moyenne des populations

d’animaux sauvages suivis entre 1970 et 2018 : plus des deux tiers des animaux sauvages vertébrés ont disparu en 50 ans. Cela concerne les poissons, reptiles, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles. 

  • C’est en Amérique latine que l’abondance moyenne des populations connaît le plus grand déclin régional (94 %).
  • Les tendances des populations d’espèces d’eau douce faisant l’objet d’un suivi sont également en forte baisse (83 %).  Bien que les eaux douces couvrent moins de 1 % de la surface de la planète, plus de 50 % de la population humaine vit à moins de 3 km d’une masse d’eau douce (plan d’eau, rivière ou portion de rivière…). Cette proximité de l’homme peut représenter une menace pour les espèces et les habitats d’eau douce.

Les principales causes de perte de biodiversité aujourd’hui sont : 

  • Changement d’usage des terres
  • Surexploitation des ressources naturelles
  • Changement climatique
  • Pollution
  • Espèces invasives 

Rappelons qu’en 2021, l’Assemblée Générale des Nations Unies a reconnu à chacun, où qu’il soit, le droit de vivre dans un environnement propre, sain et durable. Cela signifie que pour les personnes au pouvoir, respecter ce droit n’est plus une option, mais une obligation. L’objectif d’inverser la perte de biodiversité pour parvenir à un bilan “nature” positif d’ici 2030 est primordial si nous voulons sauvegarder le monde naturel pour les générations actuelles et futures.