Poursuivre des études à l’étranger est profitable financièrement pour le pays d’accueil. C’est ce que révèle une enquête Campus France 2022 sur L’Impact économique des étudiants internationaux en France. Décryptage et chiffres clés. 

La mobilité internationale des étudiants, une aubaine pour les pays d’accueil

Les études à l’étranger constituent une aubaine économique pour les pays d’accueil. C’est ce qui ressort de l’enquête Campus France 2022 sur L’Impact économique des étudiants internationaux en France. Quelques chiffres d’abord. En 2020, le monde comptait 6,4 millions d’étudiants en mobilité internationale, soit 32% de plus que cinq ans auparavant.

Attirer ces étudiants est une priorité pour de nombreux pays compte tenu de leur apport dans le rayonnement académique et culturel, et certains États rivalisent de stratégies afin d’en attirer le plus grand nombre. Cette concurrence s’explique également par le fait que pour certaines nations, l’enseignement supérieur est aussi devenu un produit d’export, un moyen de susciter des recettes et d’enrichir leur économie, et plus seulement de développer leur soft power. Ainsi, à l’argument politique sur le bien-fondé de l’accueil d’étudiants internationaux s’est ajouté un argument économique.

Ces huit dernières années, le nombre d’étudiants internationaux accueillis en France a augmenté de 32 %, tandis que le contingent d’étudiants mobiles dans le monde a bondi de 42%, et que de nouveaux grands pays d’accueil se sont imposés aux premières places du classement. Il y a aujourd’hui en 2023 un peu plus de 400 000 étudiants étrangers en France. L’étude de Campus France permet de de mettre en lumière un apport moins connu de la mobilité internationale : l’impact positif des étudiants étrangers sur l’économie de la France et son effet à long terme sur le rayonnement du pays.

Concrètement, l’analyse montre que les étudiants internationaux apportent 5 milliards d’euros à l’économie française. En prenant en compte l’ensemble des dépenses associées, l’enquête met en évidence un apport net de 1,35 milliard d’euros. Ce constat éclaire sous un jour inédit la contribution de la mobilité étudiante entrante au soft power français. 

La méthodologie de l’enquête de Campus France

Pour cette enquête de Campus France, 9 992 étudiants internationaux ayant résidé et étudié en France durant les trois dernières années ont répondu à notre enquête entre février et avril 2022. Cet échantillon de près 10 000 étudiants étrangers est rendu représentatif des 302 863 étudiants internationaux en France via un redressement statistique, appliqué sur quatre critères déterminants : l’origine géographique de l’étudiant, le type d’établissement supérieur fréquenté, le niveau d’études, et le bénéfice de bourses du gouvernement français. L’évaluation de l’apport économique direct des étudiants internationaux en France prend en compte les recettes suivantes :

  • Les dépenses mensuelles moyennes du quotidien des étudiants internationaux en France rapportées sur une année civile : 2,8 milliards d’euros ;
  • Les droits d’inscription acquittés (incluant la dépense de CVEC) : 873,2 millions d’euros ;
    • Les frais de formation en langue française (directement avant, ou pendant le séjour) acquittés dans des institutions françaises : 73,1 millions d’euros ;
  • Les frais administratifs pour venir et séjourner en France (frais de visas, de procédure Études en France, coût du titre de séjour) : 34,8 millions d’euros ;
  • Les dépenses touristiques des proches (famille et amis) venus rendre visite lors du séjour d’études : 392,5 millions d’euros ;
  • Les dépenses de transport (hors dépenses du quotidien) perçues par des entreprises de transport françaises : 461,2 millions d’euros ;
  • Le cas échéant, les cotisations sociales liées aux emplois exercés par les étudiants internationaux : 375,4 millions d’euros.

Au total, en additionnant l’ensemble des recettes sur la période, les étudiants internationaux apportent 5 milliards d’euros à l’économie française. Au-delà de l’impact économique direct, l’accueil des étudiants internationaux a un réel impact sur le rayonnement de la France. Le séjour produit des effets positifs directs sur les étudiants, pour le souhait de travailler avec des entreprises françaises (88% des répondants), de consommer des produits français (80%), ou l’envie de revenir en France faire du tourisme (88%).

Les étudiants internationaux seront également les premiers prescripteurs du pays, en recommandant la France comme destination de travail (84%), de vacances (93%), de séjour pour les études (90%), ou bien pour y vivre (75%). À titre de comparaison, l’Espagne  est le quatrième pays pour lequel il existe des études régulières sur l’impact économique des étudiants internationaux, une sixième édition étant parue en 2021. Celle-ci établit un impact économique positif des étudiants internationaux avec un apport de 3,8 milliards d’euros. Aux États-Unis, une enquête annuelle est menée depuis 2003 par la National Association of Foreign Student Advisers (NAFSA).

La dernière en date porte sur l’année 2020-2021 et estime l’apport des étudiants à 28,4 milliards de dollars et 306 308 emplois créés. Elle permet de connaître pour chaque État fédéré, le nombre d’étudiants internationaux, leur impact économique ainsi que le nombre d’emplois générés par leur présence sur le territoire. Les sources utilisées sont les données du ministère de l’Éducation, du ministère du Commerce et les données du rapport Open Doors.

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