Le secteur privé de la formation professionnelle au Maroc opère dans plus de 100 filières /métiers, de niveau bac-3 au niveau bac+3. Au total, ce sont plus de 80 000 jeunes qui sont inscrits dans le secteur privé. La question du choix de la filière reste cruciale : beaucoup de secteurs porteurs d’emplois restent négligés par les jeunes…

Des filières porteuses négligées

Selon le dernier recensement du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, ce sont les secteurs Gestion& Commerce qui arrivent en tête du nombre de stagiaires inscrits dans la formation professionnelle privée (25 187). Il n’y a là rien de vraiment surprenant. Seulement, l’on constate que des domaines pourtant gros porteurs de débouchés n’attirent pas beaucoup les jeunes. C’est le cas du Transport-Logistique ou encore de l’Hôtellerie-Tourisme (respectivement 681 et 4706 stagiaires), alors que la demande est énorme chez les professionnels de ces secteurs. Autre filière où les emplois sont nombreux : l’agroalimentaire. Il s’agit-là d’un des secteurs industriels moteurs de l’économie marocaine (8% du PIB national). Pourtant, l’on constate là aussi que les stagiaires ne sont pas nombreux à choisir cette voie très prometteuse puisque l’on recense à travers le Royaume seulement 43 stagiaires inscrits dans cette filière. Le lancement du plan Maroc vert a donné un nouveau souffle à ce secteur, avec notamment le développement de nouvelles filières à fort potentiel à l’export (transformation des fruits et légumes, produits de l’olive et de l’argan, les épices et les plantes aromatiques). A terme, ce sont plus de 24 000 nouveaux emplois directs qui sont prévus à l’horizon 2015.
Il est donc primordial que le jeune soit efficacement informé et orienté, notamment par rapport aux besoins du marché du travail. En d’autres termes, les formations dispensées doivent correspondre aux besoins de l’économie du pays. Et c’est en associant davantage les entreprises des secteurs clé que la formation professionnelle privée pourra relever le défi. La réactivité vis-à-vis de l’adéquation emploi/formation est donc un paramètre essentiel à prendre en compte de la part des établissements.
Au niveau de la répartition géographique, c’est sans surprise la région du Grand Casablanca qui absorbe le plus de stagiaires avec un total de 18 280 stagiaires dont 11 407 filles. Vient ensuite la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zair avec 13 360 stagiaires. À contrario, la région Oued Eddaahab-Lagouira est celle où l’on trouve le moins d’inscrits avec un effectif de 63 stagiaires. À noter enfin que le secteur privé n’est pas en reste dans la coopération sud-sud du Royaume puisque autour de 10% des stagiaires de la formation professionnelle privée sont ressortissants des pays subsahariens.