Vous avez dû entendre parler de la procrastination, ou peut-être pas, mais nous n’avons aucun doute que vous ce phénomène vous touche très souvent. Laissez-nous vous donner un indice. Ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui; ce proverbe vous a été rabâché par vos parents et proches.
La procrastination consiste à repousser à plus tard des tâches désagréables mais importantes, tandis qu’elles pourraient être effectuées l’instant même où on les repousse. Tous les degrés sont possibles, il peut s’agir d’un blocage ponctuel pour des tâches déterminées, jusqu’à la tendance plus durable dans le temps, à tout remettre à plus tard, ce qui implique des conséquences matérielles très sensibles pouvant mener à des échecs évitables.
Le phénomène a explosé parmi les jeunes générations, au point que certains psychologues en parlent comme la maladie du XXIe siècle.
Voici quelques techniques pour anéantir comportements procrastinateurs,

La méthode de la petite bouchée
: s’attaquer aux tâches avant qu’elles ne deviennent ingérables de par leur volume.

La méthode des cinq petites minutes
: inspirée des vendeurs, et elle consiste à programmer le cerveau à ne répondre que par des oui. Voici comment ça fonctionne ; commencez par noter les tâches que vous voulez effectuer, en haut de la liste figurerait la tâche la plus agréable ou la moins désagréable, programmer une minuterie sur cinq minutes que vous consacrez pour chaque tâche, sans faire de pause entre les tâches. Ensuite, programmez la minuterie sur dix minutes, en suivant le même protocole de travail. Et ainsi de suite. Cinq minutes est un temps très court qui réduit les justifications. Et le gros avantage de cette méthode est qu’elle va vous habituer à vous engager à accomplir des tâches.

La méthode du bien-être
: vu que la procrastination n’a pour raison d’être que l’évitement de la douleur, ainsi une tasse de thé est souvent associé à du plaisir, alors que réviser pour un examen est associé à de la douleur. Ce mécanisme est très puissant et dicte notre prise de décisions et nos actions. La bonne nouvelle est que nos associations, plaisir/douleur, sont programmables et peuvent être modifiées en utilisant la troisième méthode.
Voici comment cela fonctionne, prenez à nouveau une tâche que vous repoussez, pour les étudiants, on peut généralement prendre l’exemple des devoirs, puis fermez les yeux et imaginez la tâche effectuée, la gratification de votre professeur, une bonne note et le sentiment de satisfaction de soi qui la suit, passez un moment à vous imprégner de vos ressentis. Ensuite, rouvrez les yeux, regardez votre tâche, et ressentez le sentiment d’inconfort de repousser la tâche, et prenez conscience de ce sentiment négatif, RESSENTEZ-LE.
Il est vrai que si vous n’avez jamais fait ce genre d’exercices auparavant, les premières fois peuvent être déroutantes. A la longue, vous serez capables de mettre en places des habitudes avec peu ou pas d’effort
Restez vigilants quant aux grandes résolutions du type « J’arrête de procrastiner dès aujourd’hui », premièrement elle n’a pas de sens et est plutôt et surtout contre-productive. Sans avoir préparé à l’avance un plan d’action, vous échouerez à coup sûr, et vous découragerez. Ainsi évitez la logique illusoire du « tout ou rien » et privilégiez plutôt la procédure raisonnée et ciblée.
Cependant, il serait injuste de ne voir que du mal dans la procrastination, selon Adam Grant, professeur de psychologie, elle stimulerait la créativité. Il raconte avoir mené une petite expérience avec certains de ses anciens élèves de la Wharton School, celle de leur demander de réfléchir à de nouvelles idées d’affaire, certains devaient commencer tout de suite, d’autres avaient cinq minutes pour jouer à des jeux sur ordinateur tel que le solitaire avant de commencer. Au moment fatidique d’évaluation de l’originalité de leurs idées, celles des procrastinateurs étaient 28% plus créatives. Le chercheur soutient que le fait de procrastiner encourage les divergences de pensée.
Toutefois gardez en tête qu' »à force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse » (Sénèque), ainsi, « il faut faire aujourd’hui ce que tout le monde fera demain » (Jean Cocteau).