En cette période de crise sanitaire pour cause de pandémie du virus de la Covid-19, il ne serait pas inintéressant de se pencher sur les activités de la recherche scientifique en matière de santé publique. Quelle est l’objectif d’une vaccination ? Comment détecte-t-on les nouveaux variants de virus ? Quelles sont les techniques employées ? Décryptage.
Les techniques vaccinales employées contre le SARS-CoV-2
En santé publique, la vaccination a pour objectif de déclencher dans notre organisme les mécanismes qui vont permettre de créer une mémoire immunitaire. Celle-ci permettra à son tour de nous défendre efficacement contre une infection ultérieure. Cette technique peut avoir plusieurs objectifs : chercher à se protéger contre une forme sévère, contre l’infection en elle-même ou bien contre la transmission d’un individu à l’autre. Une solution a été trouvée pour créer des vaccins efficaces contre le SARS-CoV-2. Celui-ci possède à sa surface plusieurs exemplaires d’une protéine en forme de pointe (dite « S » pour « spike » en anglais). C’est précisément cette protéine qui permet la fusion du virus avec nos cellules. Pour contourner cet obstacle, les vaccins actuellement autorisés en Europe utilisent deux techniques différentes : les ARN messagers (Pfizer/BioNTech et Moderna) ; la vectorisation ou transport par adénovirus (Oxford/AstraZeneca).
Le vaccin AstraZeneca développé par Oxford Universityse présente sous la forme d’une solution pour injection en flacon multidose. La suspension est incolore à légèrement marron, claire à légèrement opaque, avec un pH de 6,6. L’idée de ce vaccin est d’introduire le code de fabrication de la protéine S dans un autre virus, un adénovirus, qui a été préalablement modifié pour perdre sa dangerosité, tout en gardant le pouvoir de s’introduire dans nos cellules. Celles-ci utilisent alors le code de la protéine S que l’adénovirus leur a transmis pour la fabriquer. Ainsi présentée à notre système immunitaire, la protéine S sera très rapidement reconnue et mémorisée. En cas d’infection ultérieure par le SARS-CoV-2, sa protéine S sera immédiatement ciblée par nos défenses, qui pourront alors plus facilement éliminer le virus.
Le vaccin ARN Pfizer
Le vaccin de Pfizer, qui serait efficace à 90 % pour prévenir la Covid-19, est un vaccin à ARN, une technologie dont les bases ont été posées il y a une vingtaine d’années seulement. Comment fonctionne-t-il ? Les vaccins sont des produits pharmaceutiques qui ont pour but de stimuler le système immunitaire pour qu’il cible spécifiquement et élimine un pathogène. Quand on se penche sur le contenu de la seringue, on s’aperçoit que les moyens de parvenir à ce but sont divers. Les vaccins sans aucun agent infectieux sont apparus avec le développement du génie génétique et de la biologie moléculaire. Ils se basent sur l’injection d’une protéine, d’une toxine ou d’une particule pseudo-virale créée de toute pièce. Le vaccin de Pfizer contre la Covid-19 utilise une version très récente des vaccins sans agent infectieux, les vaccins à ARN messager. Les caractéristiques immunogènes des ARN n’ont été découvertes que dans les années 90. Les premières applications de cette technique concernaient le cancer avec le premier essai clinique mené en 2002. Il faudra attendre 2012 pour que les premiers essais précliniques soient conduits sur des agents infectieux. La réponse immunitaire est un phénomène extraordinairement complexe, variable d’un individu à l’autre. Ce n’est que l’observation continue qui pourra permettre de dire dans quelle mesure les vaccins actuels continueront d’être efficaces, ou s’il faudra les adapter. Là encore, le temps de la science n’est pas celui de l’information médiatique continue. Enfin, sachez que si ce domaine vous passionne, il existe de nombreuses spécialités enbiologie médicale, comme la virologie ou l’épidémiologie. Pour des études en France, c’est par exemple le cas de l’université de Bordeaux qui propose un master en pharmaco-épidémiologie, un parcours spécialisé en évaluation des risques et bénéfices des médicaments.
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