C’est désormais officiel : pour ceux qui souhaitent effectuer des études en France, à partir de la rentrée universitaire 2021, les Instituts universitaires de technologie-IUT proposeront un nouveau diplôme : le Bachelor Universitaire de Technologie. Explications.

Le BUT, c’est un grade de licence professionnelle

Pour ceux qui souhaitent effectuer des études en France, il y a du changement pour larentrée universitaire 2021, à savoir la création d’un tout nouveau diplôme : le Bachelor Universitaire de Technologie-BUT. Cette formation d’une durée de 3 ans sera dispensée dans les Instituts universitaires de technologie (IUT) et débouchera sur l’obtention d’une licence professionnelle. Désormais, c’est donc la fin du traditionnel DUT (Diplôme universitaire de technologie). Les jeunes souhaitent, de plus en plus, obtenir à minima un Bac + 3 car c’est ce que les entreprises apprécient de plus en plus. C’est pour cette raison que très peu d’étudiants en IUT s’arrêtent après un Bac + 2. D’où la création de ce nouveau bachelor, ex DUT. Le nouveau BUT comprendra 24 spécialités, exactement les mêmes que celles des anciens DUT. Seulement un changement de vocabulaire à prendre en compte : les « spécialités » des DUT deviennent des « mentions » en BUT, et les « options » deviennent des « parcours ». Le parti pris retenu par tous les acteurs de cette réforme est de reprendre tel quels les intitulés des 24 spécialités. Il n’y aura pas de suppression ou de création de spécialités. L’idée est de garder l’existence des 24 spécialités. Elles prendront désormais le nom de mention, pour reprendre le vocabulaire de l’enseignement supérieur, mais auront le même nom que les spécialités des DUT existants aujourd’hui.

Les raisons de cette réforme du DUT

Les raisons sont très nombreuses. Tout d’abord, installer une filière technologique au niveau BAC +3, au grade de licence à 180 crédits, est quelque chose qui permet d’avoir une parfaite reconnaissance à un niveau national. De plus, le but est évidement d’accéder à la reconnaissance européenne, qui peut favoriser la mobilité étudiante, mais aussi l’accueil d’autres étudiants. En effet, le bac +3 est un parcours reconnu dans le paysage européen tout comme dans le paysage mondial. Par ailleurs, il s’agit aussi d’une demande desentreprises. Elles ont fait évoluer leurs recrutements depuis l’arrivée des licences professionnelles, il y a une vingtaine d’années. Nous constatons une réelle demande en raison de la montée en qualification et de la complexification de certaines tâches professionnelles. Cette réforme suit également une logique de sécurisation des parcours de l’étudiant. Jusqu’à présent, après un DUT, de nombreux étudiants poursuivaient leurs études, notamment en licence professionnelle. Mais, ces étudiants passaient par deux diplômes. Or, le DUT et la Licence Professionnelle sont deux diplômes indépendants. Pour certains étudiants, partir en Licence Professionnelle pouvait les amener à revoir certaines notions vues en DUT. De fait, le BUT est un parcours sécurisé parce qu’il permet aux jeunes de se projeter directement à bac+3. Cela facilitera la lisibilité des formations post-bac.

Le rythme des enseignements en BUT

Il est prévu le suivi de 2 000 heures d’enseignements encadrés pour les spécialités du secteur « production » et 1 800 heures pour les spécialités du secteur d’activités « services ». Une place serait faite au travail en mode projet et les étudiants suivraient 600 heures de projet tutoré ainsi que 22 à 26 semaines de stage. Le bachelor universitaire de technologie s’appuiera, pour deux tiers du volume d’heures, sur un programme national et pour un tiers sur des adaptations locales permettant ainsi de prendre en compte l’environnement local et la réalité du monde professionnel. Ce nouveau parcours en 3 ans permet d’obtenir le grade de licence avec la possibilité de se réorienter dès la 2e année grâce au jeu des passerelles prévues dans l’arrêté officiel du ministère qui rappelle que « l’établissement assure la flexibilité des parcours et (…) la réorientation des étudiants par l’organisation de passerelles entre formations ». Certains jeunes reprendront goût aux études dans ces parcours de BUT, notamment grâce à la pédagogie et grâce au lien avec les entreprises. Ils sont ainsi capables de s’engager par la suite dans des études à BAC+5 de manière construite et assumée ce qui n’aurait peut-être pas été le cas s’ils étaient passés par des Classes Prépas ou par l’université.