Beaucoup de nos jeunes marocains poursuivent des études à l’étranger, particulièrement en Ukraine où ils s’inscrivent majoritairement en médecine et en ingénierie. Depuis la guerre avec la Russie, la situation est chaotique entre les deux pays. Qu’en est-il de nos ressortissants marocains en Ukraine. Éléments d’information.

Une forte communauté estudiantine marocaine en Ukraine (Études à l’étranger)

Les marocains représentent la 2ème plus importante communauté estudiantine en Ukraine après l’Inde. On estime leur nombre à environ 11 000 étudiants que l’on retrouve principalement dans les filières médecine et ingénierie. En outre, leur nombre n’a cessé d’augmenter ces dernières années. D’où vient cet attrait pour le pays ? Selon Siham Miftah, Directrice Générale de l’agence La Factory, un cabinet de conseil en études à l’étranger basé à Casablanca, plusieurs paramètres expliquent cette attirance des jeunes marocains. D’abord, les conditions d’inscription dans les universités ukrainiennes sont aisées. C’est particulièrement vrai pour la filière médecine qui est très sélective au Maroc avec un concours d’entrée très difficile. Ensuite, les conditions d’obtention du visa sont assez simples : un étudiant marocain peut très facilement avoir son visa avec un minimum de démarches administratives. Enfin, le coût de la vie et les frais de scolarité sont peu élevées en Ukraine. Il n’est pas besoin de grosses sommes d’argent pour vivre dans ce pays quand on est étudiant. Vous pouvez retrouver les propos de Madame Siham Miftah dans l’article suivant du journal français Le Monde. Un coup de frein a mis fin à cet engouement depuis deux semaines maintenant. Depuis que la Russie a envahi le pays, beaucoup d’interrogations inquiètent les étudiants marocains qui poursuivaient leur cursus en Ukraine. Quel sera leur avenir ? Première information : la quasi-totalité d’entre eux ont quitté l’Ukraine. La Royal Air Maroc a organisé rapidement et avec succès des vols spéciaux pour les rapatrier. Mais si certains ont regagné le Royaume, d’autres sont encore dispersés aux quatre coins de l’Europe, notamment en Pologne, Roumanie et Espagne.

Une plateforme en ligne pour recenser les étudiants marocains

Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a mis en place une plateforme en ligne dans l’objectif de recenser les étudiants marocains qui poursuivent leur cursus en Ukraine. Ils doivent remplir un formulaire avec le nom de leur université d’origine en Ukraine, leur filière d’études ainsi que le niveau atteint. Jusqu’à présent, plus de 5000 jeunes marocains s’y sont inscrits, dont une majorité en médecine, dentaire et pharmacie. La finalité étant de permettre à nos concitoyens de poursuivre leurs études. Jusqu’ici, deux possibilités s’annoncent : soit les étudiants intègrent les universités marocaines, soit ils essaient de poursuivre leur cursus dans un établissement d’un pays limitrophe à l’Ukraine comme la Roumanie ou la Slovaquie. Mais la première possibilité, à savoir l’intégration à un établissement marocain pose plusieurs problèmes épineux. D’abord, les établissements du Royaume sont pris de court ; il y a toute une organisation à mettre en œuvre dans un délai très court. Qu’en est-il des procédures d’admission du jeune ? Comment évaluer son niveau puisque certains sont sans bulletin de notes. En effet, beaucoup de jeunes sont revenus au Maroc en catastrophe sans avoir eu le temps de récupérer leur dossier ou un quelconque certificat. Comment dans ce cas prouver leur niveau ? Qu’en est-il des examens ? Ensuite, se pose la question linguistique. Il faut savoir que la plupart poursuivaient leurs études soit en langue ukrainienne, russe ou en anglais. Vont-ils parvenir à poursuivre leurs études en français ? Difficile de passer d’une langue d’enseignement à l’autre, surtout lorsqu’il s’agit de disciplines scientifiques ou techniques. À l’heure qu’il est, toutes les solutions sont envisageables. Certains étudiants marocains pensent même retourner en Ukraine si la guerre cesse assez rapidement. Le ministère marocain de l’Enseignement Supérieur est en train d’étudier toutes les possibilités pour que cette génération d’étudiants ne soit pas sacrifiée à l’aune de cette guerre… Pour ceux qui sont concernés par ce problème de la poursuite de leurs études au Maroc, voici le lien de la plateforme en ligne du ministère.