Nous sommes en pleine période des oraux pour intégrer une école d’ingénieurs, notamment pour ceux qui vont poursuivre leurs études en France. Vous avez réussi les épreuves écrites ? Alors, voici des conseils pour éviter les pièges des oraux.
Quels sont vos qualités e vos défauts ?
Qu’il s’agisse d’écoles d’ingénieurs post-prépa ou post-bac les épreuves orales pour intégrer ce type d’établissements sont souvent redoutées par les candidats. La volonté de vouloir trop bien faire et d’en rajouter peut parfois se retourner contre le candidat. Alors, comment réussir ce passage obligé ? « Quels sont vos qualités et vos défauts ? » C’est effectivement la question classique à laquelle vous n’échapperez probablement pas. I faut donc bien s’y préparer à l’avance. Cette phase de présentation est importante : il faut éviter de s’épancher et de se perdre en longueurs. N’oubliez pas que le temps est chronométré : soyez donc naturel et concis et ne vous laissez pas déconcentrer si le jury vous interrompt. Le jury sait que vous êtes potentiellement candidat à plusieurs oraux d’admission, ainsi il vous demandera pourquoi vous souhaitez rejoindre cet établissement plutôt qu’un autre et ce que l’école peut vous apporter. Dans ce cas, réfléchissez bien à votre projet professionnel, mais également à vos envies, vos aspirations futures. Le jury peut être en mesure de vous demander comment vous vous projetez dans cinq ou dix ans, une question qui déstabilise certains candidats. Prévoyez des questions. Pour la fin de votre entretien, pensez à préparer une ou deux questions. C’est l’occasion pour vous de montrer que vous vous êtes renseigné sur l’établissement et les formations qu’il propose. Les questions peuvent porter aussi bien sur les débouchés professionnels que sur le programme mis en place dans le cursus auquel vous postulez.
Ce qu’apprécient les jurys : l’exemple des écoles du Réseau Polytech
« Nous apprécions les candidats qui montrent qu’ils savent faire une part aux études mais aussi une part aux sports et aux loisirs. Nous posons souvent des questions pour savoir s’ils s’intéressent à ce qui se passe dans le monde (à l’actualité en France et dans le monde, éventuellement à l’économie à la bourse…) », explique Michel Andrieux, en qualité de directeur adjoint chargé des formations à Polytech Paris-Sud. D’une façon générale, toutes les écoles du Réseau Polytech et même toutes les écoles d’ingénieurs apprécient les candidats motivés par le cursus qu’ils souhaitent intégrer ; qui savent se mettre en valeur, qui sont curieux et intéressés par tout ce qui les entoure ; qui montrent leurs joies de vivre et sont ouverts aux autres. Vous voyez qu’on est loin des simples formules mathématiques… Oui, même pour un cursus scientifique, une bonne culture générale est requise, elle est signe de votre ouverture d’esprit. Les soft-skills ou savoir-être sont un élément important : l’attitude du candidat est presque plus importante que la justesse ou la précision des réponses ; la manière de répondre à une question, de susciter de l’intérêt dans le jury, tout cela entre en considération. Sachez que le jury apprécie les candidats qui savent exprimer clairement les raisons de leur présence à l’entretien.
>> Lire aussi : Enquête sur l’insertion professionnelle des diplômés des Grandes Ecoles
Oraux des concours : ce que n’aime pas les jurys
Les élèves « touristes » peu renseignés sur les formations dispensées par l’école, c’est là un défaut rédhibitoire pour les membres du jury. À proscrire aussi : les réponses monosyllabiques type « oui, non » et les réponses trop longues. Ne cherchez ni à jouer un rôle ni à en faire trop. Par exemple, ne vous inventez pas des activités que vous n’avez jamais exercées. Bannissez également une tenue vestimentaire trop décontractée ou négligée, le chewing-gum mais aussi l’utilisation d’expressions familières. Pire, les candidats qui font preuve d’arrogance, au regard fuyant et qui ne parviennent pas à maîtriser leur gestuelle ; trop sûrs d’eux ou qui donnent l’impression de ne faire qu’enchaîner les oraux les uns derrière les autres, sont assurés de ne pas s’attirer la « sympathie » des membres du jury. Enfin, les motivations liées exclusivement à la rémunération de la fonction ou le prestige du diplôme sont rarement tolérables pour les examinateurs. Un dernier conseil et non des moindres. Le jury risque de vous poser une ou deux questions pièges redoutées par les étudiants (« Qu’est-ce qu’être ingénieur ? Qu’apporteriez-vous sur une île déserte ? Que pensez-vous de tel fait d’actualité ?…) . L’objectif n’est pas forcément de vous déstabiliser mais d’analyser votre réactivité. Surtout, ne stressez pas et soyez spontané tout en essayant de vous démarquer. Bref, ne vous mettez pas la pression… Pour résumer le tout, écoutons ce que dit Akila Hadjadj, la Responsable du service promotion et admission de Télécom SudParis : « La rigueur dans la présentation méthodique du résumé, la conviction dans l’expression et le développement des goûts, idées et projets personnels, le bon sens, l’écoute, l’honnêteté intellectuelle » sont des critères de poids !