Vous souhaitez intégrer une école de commerce en France ? Problème, face à la multitude de classements dédiés, vous ne savez pas auquel se fier pour faire votre choix. Pour lever vos doutes, une intéressante synthèse a été menée sur l’ensemble des palmarès existant. Décryptage.

Une compilation regroupant l’ensemble des classements des écoles de commerce

Partir étudier en France au sein d’une école de commerce est le projet de plus d’un jeune lycée ou étudiant. Parfois, le choix est difficile à faire, vu non seulement  le nombre d’établissements mais aussi eu égard à la prolifération des classements en tous genres. Pour remédier à cela, le site ecoles-commerce.com a publié une synthèse des classements des écoles de commerce. Il aut dire qu’il y a pléthore de classements français et internationaux : Sigem, Financial Times, Qs, L’Etudiant, Le Figaro, Le Point, Le Parisien ! Le site a regroupé tous les classements publiés sur les 12 derniers mois permettant ainsi d’avoir une photo globale en cette période choix d’école qui commence  pour les étudiants. Cette synthèse  donne ainsi simplement une moyenne de l’opinion des magazines et auteurs de ces classements, en aucun cas une vérité absolue. Ces classements recensés se limitent aux 38 meilleures écoles françaises (sur plus de 200), celles ayant le « grade de Master », plus haute distinction de l’Etat. En soi, c’est donc déjà une performance d’y apparaître même en étant à la dernière place.
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Le classement des classements des écoles de commerce

Les 10 premières écoles de commerce françaises d’après la synthèse des classements :

  1. HEC Paris
  2. ESSEC Business School
  3. ESCP Europe
  4. EM Lyon Business School
  5. EDHEC
  6. SKEMA Business School
  7. Grenoble Ecole de Management
  8. Audencia
  9. NEOMA Business School
  10. KEDGE

Les classements ont leur limite

Tous les classements sont-ils aussi sérieux et ont-ils la même légitimité ? Méritent-ils tous la même attention et le même poids vs d’autres ? Probablement pas. Ainsi, Eduniversal-SMBG car soupçonné de faire payer les écoles pour qu’elles intègrent son classement et beaucoup d’experts s’accordent à dire que la méthodologie utilisée n’est pas totalement transparente ni fiable.  Bref, en résumé, il n’y a pas de classement des écoles de commerce qui ne soit partiellement  arbitraire. D’où vient ce phénomène d’apparition des classements ? Entre les années 2000 à 2010 on assiste à une véritable « guerre des classements ». La démocratisation d’Internet apporte son lot de discussions peu objectives, et les étudiants passent beaucoup de temps à débattre pour déterminer si telle école et au-dessus ou en dessous de telle autre école. Ce phénomène s’explique par le fait que les étudiants s’identifient fortement à leur école et à son classement : on reste diplômé de son école toute sa vie. En fonction de l’école dans laquelle se trouve l’étudiant qui vous parle, vous entendrez de tout.

L’avis des entreprises et des recruteurs

Qu’en pensent les principaux intéressés par ces profils de diplômés d’écoles de commerce, à savoir les entreprises ? De nombreuses rumeurs circulent sur le fait que les entreprises utilisent des grilles de recrutement, comportant une liste d’écoles (si ton école n’en fait pas partie, alors tu n’es même pas reçu en entretien) ainsi qu’un salaire associé à chaque école (notamment pour les postes de junior). Le phénomène reste marginal, mais cela peut effectivement être le cas auprès des très grandes entreprises et plus particulièrement dans les secteurs les plus recherchés par les étudiants luxe, conseil en stratégie) : avec de très nombreuses candidatures reçues, le nom d’une école peut être un critère de filtre parmi d’autres permettant de réduire la liste des candidats à recevoir en entretien. Mais dans l’immense majorité des cas, que ce soit auprès des grandes sociétés ou PME, les recruteurs connaissent les grandes tendances (les écoles excellentes, les correctes et les mauvaises) mais ne mémorisent pas le rang exact de telle ou telle école, ni les subtilités de tel ou tel classement. Comme le confirme une étude Linkedin menée en 2016 auprès de 16 000 DRH (plus de 1200 répondants) : à la question « Pour le recrutement des cadres, faites-vous une distinction entre les différentes écoles de commerce ? », les recruteurs estiment en très grande majorité qu’ils ne font pas de différence entre les écoles de commerce et ne pas faire de distinction au niveau du salaire d’embauche.
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La méthodologie des classements a ses limites

Les dernières écoles sont-elles de mauvaise qualité ? La première limite des classements est de pénaliser les « dernières » écoles, sont-elles vraiment mauvaises ? Si l’on prend la dernière et la première des classements, effectivement l’écart entre les 2 écoles est grand, toutefois il ne faut pas oublier que les classements internationaux se limitent environ à une quarantaine d’écoles françaises, parmi les plus grandes et réputées, sur plus de 300 écoles de commerce en France.

Cette école est au-dessus ou en dessous de telle autre ?

Autre critique à l’encontre des classements, c’est la nécessité de placer systématiquement une école avant ou après une autre, alors que l’écart entre certaines écoles est totalement arbitraire et parfois mince… mais les lecteurs retiendront (à tort) qu’il y a X places d’écart entre 2 écoles. Certains magazines et étudiants l’ont compris et résonnent plutôt par « groupes d’écoles », une méthode intéressante. Mais faire entrer les écoles dans des groupes n’est en aucun cas plus adapté et en phase avec la réalité du marché. Si on prend l’exemple du « top 10 », premièrement est-ce que tout le monde (étudiants, entreprises, RH..) place les mêmes 10 écoles dans ce fameux top ? Deuxièmement cela place à tort l’école suivante, la 11e, en dehors de ce groupe : en quoi la 10e école serait-elle davantage associée à la 1ère (en faisant partie du même « top ») qu’à l’école située en 11e place ? Vous voyez que les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît…