Filières spécifiquement françaises, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont hébergées dans les lycées.
On les appelle souvent classes prépas ou prépas, elles sont pour la plupart publiques et donc gratuites (Seuls 16 % des étudiants de prépas sont inscrits dans des établissements privés). Très sélectives, ces filières sélectionnent sur dossier académique du lycée et préparent en deux ans, les étudiants aux concours d’admission à certaines grandes écoles (écoles de commerce, écoles d’ingénieur et écoles vétérinaires, notamment).
Il existe, trois catégories de classes préparatoires aux grandes écoles : littéraires, scientifiques, et économiques avec chacune ses filières. Plus de 80 000 étudiants sont inscrits en classes préparatoires : 61% dans des classes scientifiques, 24 % en classes économiques et commerciales et 15 % en classes littéraires.
Les élèves inscrits en classes préparatoires y suivent un enseignement intensif et assez théorique. Outre les travaux dirigés (TD) et les devoirs à la maison (DM), ils se préparent à la partie écrite des concours grâce à des devoirs surveillés (DS) réguliers. Les élèves se préparent également à la partie orale des concours, grâce à des interrogations orales, appelées « khôlles ».
I. Les prépas scientifiques
Les filières
La filière « Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur » (MPSI) pour laquelle les matières principales sont les mathématiques, la physique-chimie et, selon l’option choisie au 2nd semestre de l’année scolaire, les sciences de l’ingénieur (« SI » en abrégé) ou l’informatique. En 2ème année les élèves choisissent l’option MP (Math Physique) ou PSI (Physique- Sciences de l’Ingénieur).
La filière « Physique, Chimie, Sciences de l’Ingénieur » (PCSI) pour laquelle les matières principales sont les mathématiques, la physique et, selon l’option choisie au 2ème semestre de l’année scolaire, les sciences de l’ingénieur ou la chimie. En 2ème année, les élèves choisissent PSI (Physique- Sciences de l’Ingénieur) ou PC (Physique-Chimie).
La filière « Physique, Technologie et Sciences de l’Ingénieur » (PTSI) pour laquelle les matières principales sont les sciences de l’ingénieur, les mathématiques et les sciences physiques, à volumes horaires équivalents. En 2ème année les élèves choisissent l’option PT (Physique-Technologique) ou PSI (Physique-Sciences de l’Ingénieur).
La filière « Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre » (BCPST) pour laquelle les matières principales sont les mathématiques, la biologie, la chimie, la physique et les sciences de la Terre.
La deuxième année
À la fin du premier semestre, la plupart des élèves doivent choisir une option qui peut déterminer la voie qui sera prise pour l’année suivante de « Maths Spé ». En deuxième année, il existe des classes dites « étoiles » — MP*, PC*, PSI* et PT*, dans lesquelles sont enseignées une version intensive des programmes afin de préparer les étudiants aux concours les plus difficiles : Écoles normales supérieures (les « ENS »), Polytechnique, Mines-Ponts et Centrale-Supélec.
Ces classes regroupent par conséquent les meilleurs élèves des classes de première année, le rythme y est donc plus soutenu — rapidité, difficulté des exercices — que dans les classes non étoilées.
Cependant, la présence d’un élève dans une classe étoilée ne garantit en aucune façon son admission à un concours donné et elle n’intervient pas non plus dans le mécanisme de notation des épreuves aux divers concours. Certains lycées ne proposent pas toutes les options aux élèves de 2ème année.
Dans ces conditions, des accords existent entre lycées pour qu’un élève puisse poursuivre sa scolarité dans un autre lycée. De manière générale, les changements de lycée sont possibles en fin de première année, dès lors qu’ils sont motivés et acceptés par le lycée de destination.
II. Les prépas économiques
Les classes préparatoires économiques et commerciales
Elles préparent aux concours des écoles supérieures de management, de commerce et de gestion (HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC, Audencia Nantes), de l’école normale supérieure de Cachan ou encore des écoles d’actuariat et statistique.
Quelques 20 000 étudiants sont inscrits dans les voies principales :
- voie scientifique (anciennement « voie générale »)
- voie économique
Voie scientifique
La voie scientifique est destinée aux élèves issus de Terminale S. L’enseignement dispensé dans cette voie offre une formation généraliste (philosophique, littéraire, linguistique, historique et géographique) et mathématique de haut niveau. Pour la voie scientifique, les matières enseignées sont : Mathématiques et Informatique, Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain, Culture générale : philosophie et lettres, Deux langues vivantes, Economie, en option.
Voie économique
La voie économique est destinée aux élèves issus de Terminale ES (toutes spécialités) et Terminale L (spécialité « mathématiques »). L’enseignement dispensé dans cette voie offre une formation philosophique, littéraire et linguistique, mais aussi économique et mathématique, de haut niveau.
Dans la voie économique, l’économie, sociologie et histoire (ESH) remplace l’histoire, géographie et géopolitique de la voie scientifique. Pour la voie économique, les matières enseignées sont : Mathématiques et Informatique, Economie, Sociologie et Histoire du Monde Contemporain, Culture générale : philosophie et lettres, Deux langues vivantes, Economie approfondie.
III. Les prépas littéraires
Il existe trois filières littéraires :
– D’une part, une filière appelée « Lettres » purement littéraire : Cette filière prépare aux écoles normales supérieures, écoles supérieures de commerce et de gestion, instituts d’études politiques, et à l’école nationale des chartes, aux écoles de traduction et d’interprétariat (comme l’ISIT ou l’ESIT) entre autres. Cette filière se divise en 2ème année en 2 options : « A/L » préparant au concours A/L de l’École Normale Supérieure de Paris, ou ENS Ulm, disposent d’un enseignement de langue ancienne (latin ou grec ancien), et « LSH », préparant au concours de l’ENS de Lyon, disposent, de leur côté, d’un enseignement de géographie.
– D’autre part, la filière « Lettres et Sciences Sociales », dite « B/L » : Cette filière littéraire propose en plus un enseignement en mathématiques et en sciences économiques et sociales.
Néanmoins, les mêmes matières littéraires y sont enseignées (philosophie, lettres, histoire, géographie (optionnel), langues anciennes (optionnel) et langues vivantes. Les élèves de la filière B/L peuvent prétendre à la réussite de concours de l’École normale supérieure de Paris, ainsi que des ENS de Lyon et de Cachan.
En outre, les concours de l’ENSAE et de l’ENSAI leur sont également accessibles, ainsi que les concours des écoles de commerce, des IEP de Province après l’hypokhâgne ou la khâgne et Sciences Po Paris après une troisième année. Enfin, certaines écoles telles que le CELSA ou Dauphine ouvrent leurs concours et leurs recrutements aux élèves de B/L.
Effective à partir de la session 2009, la réforme des concours d’entrée modifie les épreuves du concours A/L et des concours de l’ENS de Lyon afin de fonder une Banque d’épreuves littéraires (BEL). L’un des objectifs de cette réforme est l’élargissement des débouchés des CPGE littéraires par l’adhésion de nouvelles écoles à la BEL. L’ISMaPP (Institut Supérieur du Management Public et Politique) a formellement rejoint la BEL dès sa première session, et l’alignement avec la BCE (Banque Commune d’Épreuves) des grandes écoles de commerce est à peu près terminé, alors que les accords avec les Instituts d’Études Politiques (Science-Po) sont en bonne voie.
IV. Choisir sa classe préparatoire
Il faut bien garder en tête que les classes prépas sont, avant tout, un moyen d’intégrer une grande école et non pas une fin en soi. Pour cela, il est important de dès maintenant identifier les écoles qui nous intéressent (réputation, niveau d’admissibilité et domaine d’études) afin de choisir une classe préparatoire en adéquation.
Quelques pistes :
Vous pouvez consulter les classements sur internet pour connaitre le taux d’intégration (c’est à dire le pourcentage des étudiants admis dans les meilleures écoles) de chaque classe préparatoire. . La liste des meilleurs établissements varient d’une filière à l’autre, même si les grands lycées parisiens sont tous dans les premiers de chaque filière
Attention à ne pas choisir exclusivement des prépas très réputées. Les toutes meilleures n’acceptent que des baccalauréats français et vous risquez de vous retrouvez sans rien. Sur les 12 vœux possibles, vous devez en choisir maximum 6 par voie (par exemple 6 MPSI et 6 PCSI).
- Répartissez-les en choisissant 2 très bonnes, 2 bonnes et 2 moyennes si votre dossier est excellent (= dans les 3 premiers de votre classe pendant tout votre lycée) sinon choisissez 3 bonnes et 3 moyennes.
- Au-delà des considérations académiques, il faut aussi garder en tête des considérations pratiques. La plupart des prépas proposent un internat mais celui-ci est souvent fermé le week-end c’est-à-dire que les étudiants doivent quitter leur chambre le samedi midi pour ne revenir que le dimanche soir ce qui peut être compliqué pour des étudiants étrangers. Deux solutions s’offrent à vous : les internats ouverts (quelques internats ouverts : internats-ouverts) ou la location d’un appartement dans le privé ce qui représente un surcoût important. Lors de vos choix de vœux, vous pouvez dans la pratique choisir 12 vœux avec internat et 12 vœux sans.
Afin de choisir sa filière, il est important de bien connaître les débouchés de chacune d’entre elle. En effet, alors que quelque 38 000 étudiants entrent en classe préparatoire par an, 28 000 sont admis dans une école, 2 000 rejoignent une école post-bac, 7 200 rejoignent l’université dont 5 600 en licence et 1 600 en DUT (IUT). Si les concours des écoles les plus prestigieuses restent très sélectifs, très peu de candidats des CPGE scientifiques et commerciales restent sans au moins un concours réussi.
1. Les débouchés des prépas scientifiques :
Les « classes préparatoires scientifiques » préparent aux concours de recrutement des grandes écoles scientifiques qui forment toutes des ingénieurs, à l’exception des écoles normales supérieures dont l’objet principal est de former des enseignants ou des chercheurs. Ces écoles se répartissent en différents concours en fonction de leur spécialité et de leur réputation.
Les élèves peuvent aussi rejoindre un parcours de licence à l’université : en effet, le fait d’être admissible dans une école est équivalent aux deux premières années d’université validées.
2. Débouchés des prépas économiques :
À l’issue des deux ans de formation, de nombreuses écoles de management recrutent sur concours ou sont regroupées en banques communes :
• Banque commune d’épreuves regroupant une vingtaine d’écoles dont HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC, Audencia Nantes…
• Ecricome regroupant ICN Business School, KEDGE Business School et NEOMA Business School.
Il est possible également d’intégrer l’une des écoles normales supérieures ou de continuer ses études à l’université.
3. Débouchés des prépas littéraires :
Les écoles normales supérieures sont l’objectif originel de ces classes préparatoires, mais la sélectivité est très forte. De nouveaux débouchés ont été crées :
– Les grandes écoles de commerce par la voie littéraire ;
– L’école nationale de la statistique et de l’administration économique, concours économie (pour les B/L) ;
– L’école nationale des chartes, Grande école qui délivre le diplôme d’archiviste-paléographe et débouche sur des carrières d’archiviste ou de bibliothécaire, plus marginalement d’enseignant-
chercheur en histoire et de conservateur de musée ;
– L’école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) qui ouvre sur les métiers du livre (bac+3) ;
– Les instituts d’études politiques (« Sciences-Po »), à bac+1 ou bac+3 ;
– Les écoles de journalisme ou de communication (CELSA, CFJ, ESJ, etc.) ;
– Les écoles d’arts telles que l’ENSATT (l’École du Louvre ou divers conservatoires) ;
– L’université : La majorité des élèves des classes préparatoires littéraires poursuivent cependant leurs études à l’Université.
Pour finir cet article, il est important de préciser aux lycées qui s’engagent dans cette voie qu’elle est exigeante académiquement mais également psychologiquement, d’autant plus que vous serez loin de votre famille et de votre culture.
Alors dans le choix de votre prépa ne penser pas uniquement à la renommée académique mais prenez en compte l’ambiance et la dimension psychologique. Les « grandes » prépas sont réputées pour être plus difficiles psychologiquement car le rythme est encore plus soutenu, il n’y a pas forcément un esprit de classe et de groupe.
Alors que certaines prépas plus modestes permettent aux étudiants de se sentir plus épanoui et donc de mieux réussir le passage par les classes préparatoires.