En matière d’études de santé et de recherche en biologie médicale, on assiste depuis quelques années à l’émergence d’une nouvelle discipline : l’éco-épidémiologie. Il existe même des cursus, notamment des masters, consacrés à ce domaine. C’est ainsi le cas en France, si vous êtes intéressé par des études à l’étranger.

Qu’est-ce que l’éco-épidémiologie ?

L’éco-épidémiologie est une discipline médicale qui s’occupe de l’interdépendance des individus avec leur environnement. L’objectif de cette épidémiologie est d’intégrer plusieurs niveaux d’organisation dans la conception, l’analyse et l’interprétation des problèmes de santé. Cette discipline émergente est transversale aux domaines de l’écologie et de la médecine. Pour le dire simplement, l’éco-épidémiologie vise à comprendre ou suivre les facteurs environnementaux expliquant les différentes maladies. Pour progresser efficacement dans la gestion des risques épidémiques mondiaux, les scientifiques développent actuellement des approches innovantes ; c’est de là qu’est née l’éco-épidémiologie, on parle encore d’épidémiologie environnementale. Face à la perte de la biodiversité, à la pollution et aux différents virus, cette discipline médicale est appelée à se développer considérablement dans les prochaines années. En effet, épidémies et émergences des maladies liées à des agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, parasites eucaryotes) sont en augmentation depuis les dernières décennies. L’étude de ces phénomènes épidémiques nécessitent donc l’implication de compétences variées et de différents niveaux d’analyse, donc une approche intégrative et pluridisciplinaire (Ecologie, Biologie évolutive, Microbiologie, Parasitologie, statistiques, informatique, géomatique, géographie mais aussi sociologie, économie, anthropologie…).  Côté formations, depuis quelques années il commence à apparaître des cursus pour ceux qui souhaitent poursuivre des études à l’étranger, notamment en France.

Pour ceux qui souhaitent effectuer des études en France, intéressons-nous au master Éco-Épidémiologie de l’université de Montpellier. L’objectif de ce cursus est de former des experts capables de répondre aux enjeux de l’émergence et de la gestion épidémiologique des agents pathogènes humains et animaux dans le cadre des changements actuels et futurs. Les débouchés professionnels sont des profils de futurs chercheurs épidémiologistes conscients des contextes et des enjeux socio–économiques, de futurs gestionnaires conscients des données scientifiques. La  démarche scientifique pluridisciplinaire et intégrative qui caractérise le programme de la formation est indispensable aux défis que doivent relever nos sociétés contemporaines. Les diplômés de cette mention, qu’ils soient chercheurs, experts ou gestionnaires, seront des scientifiques et des acteurs à part entière de différentes étapes de ces défis.

Concernant les compétences, les diplômés du master mention Eco-EPI seront capables d’analyser et d’identifier les différents facteurs d’émergence des maladies parasitaires et infectieuses, à savoir :

– les cycles écologiques et les dynamiques de transmission, les mécanismes évolutifs et moléculaires favorisant les épidémies, de même que les facteurs éco-environnementaux favorisant l’émergence d’épidémies.

 

– les facteurs socio-économiques favorisant épidémies et l’émergence de celles-ci

– les risques relatifs liés à chacun de ces facteurs dans chaque cas d’épidémie et/ou d’émergence

Au niveau des enseignements, il s’agira de maîtriser :

– la biologie (incluant la biologie évolutive) et l’écologie centrées sur les maladies induites par les agents pathogènes

– les mathématiques (statistiques et modélisation) et l’informatique orientée sur le recueil et l’analyse de données épidémiologiques (bases de données, SIG…)

– les sciences humaines appliquées centrées sur les facteurs d’émergence, de risques et la gestion : sociologie, économie, gouvernance politique, droit (à travers les organisations et institutions), identification et gestion des risques…

Les étudiants sauront mettre en œuvre de manière autonome une démarche scientifique, dans un objectif prospectif de recherche ou organisationnel de surveillance ou de contrôle, en l’adaptant à un contexte spécifique, et en intégrant des informations de nature variée. Ils maîtriseront la gestion de projet et le travail collaboratif avec des partenaires et interlocuteurs variés. En outre, ils seront capables de diffuser des résultats à différents publics et d’établir des préconisations. Côté pratique, une expérience de stage  de 3 à 4 mois est proposée et conseillée dès le M1, si possible dans le monde de la recherche appliquée ou finalisée afin de favoriser l’apprentissage de la démarche scientifique et la formation par la recherche. Si l’étudiant le souhaite, un projet tuteuré approfondi est proposé en alternative au stage de première année aux étudiants en besoin d’approfondissement de connaissances et/ou de consolidation de démarche et de capacité de synthèse, afin de mieux se préparer au M2 et au stage de fin d’étude. Le stage de fin d’étude est obligatoire en M2 pour une durée de 5 à 6 mois, dans le domaine de spécialisation choisi par l’étudiant(e). Il se réalisera dans les structures de gestion ou de surveillance (nationales, internationales), dans des Organisations Internationales, des ONG, dans les organismes ou institutions de recherche finalisée, voire des entreprises liées à la santé. Quatre grands champs de spécialisation sont possibles. Il s’agit de :

Zoonoses et maladies animales

Maladies à transmission vectorielle

Changements Globaux

Artificialisation, Technologies et thérapeutiques modernes