Poursuivre des études en écoles d’art peut être freiné par la peur de ne pas trouver de débouchés mais aussi par la méconnaissance du système d’enseignement artistique. En France, on distingue deux grandes voies : la filière arts plastiques et la filière arts appliqués.
Bien que les 45 écoles supérieures d’art publiques françaises recrutent après le bac, une année de préparation (parfois deux) se révèle souvent nécessaire pour réussir les concours d’accès, surtout ceux des écoles ayant un statut national comme les Beaux-Arts (10 % des candidats admis chaque année) ou les Arts-Déco (moins de 5 %).
Sélection très forte aussi pour les écoles de l’image comme Les Gobelins à Paris, Supinfocom à Arles et Valenciennes. Enfin, les écoles de design industriel (Institut supérieur du design à Valenciennes, École de design Nantes-Atlantique, Euromed Design à Toulon, ENSCI-Les Ateliers à Paris) organisent des concours où le bac, quel qu’il soit, n’est pas toujours suffisant.

Les écoles publiques supérieures d’art forment aux arts plastiques

Les 58 écoles publiques supérieures d’art dépendent du ministère de la Culture et de la Communication et forment aux arts plastiques. Les élèves suivent un cursus de 3 à 5 ans débouchant sur des diplômes nationaux communs : le diplôme national d’arts plastiques (DNAP) et le diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) avec les options art, communication ou design.
Toutes ces écoles sont presque gratuites (vous devrez néanmoins prévoir un budget fourniture important) mais les concours d’accès sont très sélectifs (environ 10% des candidats seront admis). Ces écoles mènent aux métiers de la création, mais seuls 5% des élèves deviendront réellement des artistes plasticiens. Les autres travailleront dans la pub, le graphisme, l’édition, l’audiovisuel, l’enseignement.
Certaines écoles jouissent d’une excellente réputation dans la profession et permettent une bonne insertion professionnelle, comme l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI/Les Ateliers), l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) ou encore l’Ecole nationale de la photographie d’Arles. Ces quatre écoles ont d’ailleurs leur propre diplôme, reconnu à bac + 4.

Les écoles d’arts appliqués forment à un métier précis

Les arts appliqués sont dispensés dans des écoles sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale. Du bac au diplôme supérieur d’arts appliqués (DSAA), en passant par des BTS, ces diplômes sont préparés dans les 7 écoles publiques supérieures d’arts appliquées : Boulle (ameublement), Duperré (mode), Estienne (livre), Esaat, Olivier de Serres (communication visuelle), Le lycée Alain Colas, Lycée La Martinière-Diderot.
Ces diplômes sont également préparés dans de nombreuses écoles privées d’arts appliqués. En revanche, celles-ci sont chères par rapport aux écoles publiques (quasi-gratuites), et les prix varient de 5 000 à 12 000 euros par an selon les écoles.
En arts appliqués, les formations très pratiques mènent à des métiers bien spécifiques comme styliste, graphiste ou designer. Il faut donc bien se renseigner sur les débouchés de chaque école et s’interroger sur son projet professionnel.
Les étudiants peuvent prétendre à deux types de diplôme en deux ans. Des brevets de technicien supérieur (BTS design de mode, design d’espace, photographie…) et des diplômes des métiers d’art (DMA céramique artisanale, cirque, horlogerie…). Ces formations sont axées sur la pratique. Elles ouvrent souvent la porte à des métiers d’exécutant ou d’assistant en graphisme, stylisme ou design.

La préparation aux concours des écoles d’art

Ensad, Ensba, ENSCI, écoles des beaux-arts… Les écoles d’art publiques sont particulièrement sélectives. Pour franchir le barrage du concours, nombre de bacheliers font une année préparatoire. Les concours des écoles sont tellement sélectifs qu’il est conseillé d’effectuer une année préparatoire en amont. Là encore vous trouverez de nombreuses possibilités : Classes préparatoire ou Mise à Niveau en Arts Appliqués (Manaa).

La Manaa

La mise à niveau en arts appliqués (Manaa), est un passage obligé pour les élèves qui n’ont pas obtenu de baccalauréat sciences et technologies du design et des arts appliqués (STD2A), prépare en un an à l’entrée dans les brevets de technicien supérieur (BTS) en arts appliqués et dans les diplômes des métiers d’art (DMA).
En prépa, l’objectif reste plutôt d’intégrer les écoles supérieures d’art. Des enseignements plus généraux s’ajoutent aux cours artistiques. Six heures par semaine sont consacrées au français, aux mathématiques, à l’anglais ou encore à la physique. L’avantage des Manaa, c’est qu’elles sont souvent déjà intégrées à une école.
Etre admis en Manaa, c’est s’assurer d’avoir un pied dans l’établissement. Mais la sélection à l’entrée est très rude. Comme pour les prépas, le coût de l’année est variable selon les établissements. Si les Manaa publiques sont gratuites, il faut payer environ 1 800 euros pour une école privée et jusqu’à 8 000 euros dans les établissements hors contrat.

Les classes préparatoires

Elles accueillent, après le bac, des élèves qui souhaitent se préparer à entrer dans les formations artistiques accessibles uniquement sur concours. Les classes préparatoires publiques appartenant au réseau APPEA préparent plus particulièrement au réseau des écoles supérieures d’art sous tutelle du ministère de la Culture, et aux écoles supérieures d’architecture.
Les classes préparatoires aident les jeunes à choisir une orientation appropriée à leurs aptitudes et à leur souhait professionnel en les confrontant à la culture et à l’art, en leur permettant, tout au long de cette année, d’évaluer leur motivation, leur curiosité et leurs capacités.
Sur 8 mois de formation intense (30 à 35 heures de cours par semaine), les élèves développent leur créativité et acquièrent une méthodologie pour les préparer aux concours : dessin d’analyse, modèle vivant, perspective, couleur mais aussi le volume, la peinture, la photo, la vidéo…
Les cours ne sont uniquement pratiques, l’histoire de l’art est aussi au programme, avec des cours sur les périodes et les styles, l’étude et le commentaire d’œuvres d’art, des visites de musées, des rencontres, etc.
Pour se former le regard et intégrer des références culturelles. Des bilans ponctuels avec les enseignants permettent aux élèves de faire évoluer leur technique et de constituer leur book (dossier de travaux artistiques personnels).