Savez-vous qu’en France le statut d’étudiant est parfaitement compatible avec celui d’entrepreneur ? Il existe même un Prix Pépite qui récompense chaque année les meilleurs projets d’entreprise. Zoom.
En France, le nombre d’étudiants-entrepreneurs en constante progression
Le Prix PEPITE-Tremplin pour l’Entrepreneuriat Étudiant a vu le jour en 2014 en France. Il traduit la volonté d’encourager et de favoriser l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes. Il n’est plus besoin d’avoir son diplôme en poche pour tenter l’aventure de la création d’entreprise ou la création de start-up pour les innovations numériques et technologiques ; désormais, même pendant votre cursus d’études, vous pouvez vous lancer dans un projet de création de société. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes et font voir le succès de ce genre d’initiatives : En France, les filles étudiantes sont de plus présentes sur ce créneau, pour preuve, en 2018, le nombre d’étudiantes-entrepreneures distinguées a doublé. En 2017, les femmes représentaient 17 % des lauréats nationaux. En 2018, en revanche, leur nombre a doublé, avec 34 % d’étudiantes-entrepreneures distinguées pour leur projet. Par ailleurs, tout jeune peut candidater à ce prix, quelle que soit sa nationalité, étudiant sur l’année en cours ou jeune diplômé de l’enseignement supérieur depuis moins de 3 ans. Les étudiants étrangers peuvent donc participer.
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Les projets d’innovation technologique en vogue chez les étudiants
Les projets d’entreprise concernant l’innovation technologique et les start-ups sont les plus populaires chez les jeunes. En 2017, ce type de projets représentait 70% des distinctions du Prix Pépite. Néanmoins, on remarque une progression des projets d’innovation environnementale et sociétale. Il n’est donc pas besoin d’être nécessairement issu d’une école d’ingénieurs ou faire des études d’informatique ou de médias interactifs pour concourir. Concernant la procédure d’attribution des récompenses, les lauréats sont sélectionnés par un jury national après une pré-sélection des projets au niveau du PEPITE de rattachement. Ce jury national est composé notamment d’enseignants-chercheurs et d’entrepreneurs. Pour vous faire une idée du succès de cette initiative, faisons un petit retour en arrière avec le Prix Pépite 2018.
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Zoom sur les jeunes talents 2018 chez les étudiants
381 candidats se sont présentés à l’édition 2018 du Prix PEPITE. 145 lauréats régionaux ont été nommés pour concourir au niveau national et 53 lauréats nationaux dont 3 Grands Prix ont été distingués par un jury national. Concernant les 3 Grands Prix, on retrouve :
Projet COGNIMAP : des solutions novatrices dans le domaine de la création automatique de contenu grâce à l’intelligence artificielle : il s’agit d’une plate-forme de e-learning permettant grâce à de l’intelligence artificielle, d’offrir aux formateurs une solution de RapidLearning leur permettant de créer en quelques minutes des formations à partir de documents existants (des PDF, de la documentation, etc.). La création de contenus pédagogiques est ainsi une affaire de minutes.
Projet µP, détection de micropolluants dans l’environnement : ce projet relatif à la santé permet le développement d’un outil immunologique alternatif afin de détecter les micropolluants dans l’environnement (résidus de médicaments, pesticides, insecticides…). La technologie innovante du Projet µP a pour but de développer des kits de détection sous forme de consommables de laboratoires.
Projet COZY CORNER : le recyclage du mobilier, décoration, vaisselle : en France, 2,7 millions de tonnes de mobilier et de décoration encore en bon état sont envoyées chaque année à la déchèterie par les hôtels, commerces et restaurants. Le Cozy Corner donne une seconde vie à ce matériel en organisant des ventes éphémères ouvertes au grand public. Une activité qui présente un double avantage : pour les professionnels, c’est une alternative à la déchèterie et aux coûts qu’elle engendre, pour le grand public, étudiants et jeunes actifs notamment, c’est une occasion de se meubler et de décorer son intérieur à moindre coût avec du matériel de qualité. Bref, une solution qui allie économie et écologie.
Profil des 53 lauréats nationaux 2018 :
60% sont étudiants, 40% jeunes diplômés
24 ans : âge moyen des candidats
1 lauréat sur 3 est une femme
77% des projets résultent d’un travail d’équipe
55% de projets technologiques
Un projet sur trois concerne le défi sociétal « Santé et bien‑être » et un sur cinq relève de la « Gestion des ressources »
Un très bon niveau de formation : 22% des lauréats nationaux sont en doctorat ou en master, 45% sont ingénieurs, 15% sont diplômés d’écoles de commerce
Enfin, sachez que la récompense des prix est de 10 000 euros. Pour avoir des informations détaillées sur les modalités de candidature, cliquez sur le lien Prix Pépite 2019.
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Créer sa startup quand on est étudiant
De plus en plus d’étudiants créent leur startup avant leur cursus d’études. Cela représente déjà un avantage financier : quand on est étudiant, on a moins de charges, on est généralement célibataire, on peut vivre chez ses parents, donc : pas de loyer et pas de dépenses d’argent pour les enfants. Le dispositif du statut d’étudiant-entrepreneur encourage précisément cela et permet un aménagement des cours et la possibilité de faire son stage dans sa propre entreprise. Etre son propre patron, quoi de mieux ? Sachez également que la France n’est pas le seul pays européen concerné par cette tendance. Si vous souhaitez poursuivre des études en Espagne, il existe de plus en plus d’écoles de commerce espagnoles qui encouragent ce type d’initiatives, notamment par la mise en place de laboratoires spécialisés et de tutorats. C’est ainsi le cas de IE Business School Madrid qui enseignent l’entrepreneuriat dans le cadre du cursus obligatoire d’études. De plus, en-dehors de ses cours, l’enseignant a l’occasion de rencontrer ses étudiants en participant aux E-founders Meetups, des rencontres bihebdomadaires où les étudiants peuvent tester et présenter leurs idées, mais aussi assister aux conférences d’entrepreneurs qui ont réussi. Selon une analyse récente du Financial Times sur les anciens élèves d’écoles de commerce dans le monde, environ 26 % des étudiants en MBA dans des écoles espagnoles créent à terme leur entreprise. C’est plus que dans n’importe quel autre pays, y compris les Etats-Unis, où ce chiffre ne dépassait pas 19 %. Parmi les écoles espagnoles en vogue dans la création de startups, citons également l’ESADE Barcelone très portée sur le sujet à travers de nombreuses initiatives en faveur de ses étudiants. Des laboratoires spécialisés et une infrastructure de pointe sont spécialement conçus pour stimuler la motivation des jeunes. Alors, l’aventure de la création d’entreprise vous attire ?